Douleur à l’épaule : comprendre la biomécanique du complexe scapulo-huméral

Les douleurs d’épaule sont parmi les plus fréquentes chez les sportifs, les travailleurs de bureau et les personnes qui s’entraînent. Pourtant, dans bien des cas, le problème ne vient pas directement de l’épaule, mais d’une mauvaise coordination entre plusieurs articulations qui doivent bouger ensemble.

L’épaule : un ensemble de quatre articulations

Quand on parle de « l’épaule », on pense souvent à une seule articulation. En réalité, le complexe de l’épaule comprend au moins quatre articulations principales :

  • La gléno-humérale (entre l’humérus et l’omoplate)

  • La scapulo-thoracique (entre l’omoplate et la cage thoracique)

  • La sterno-claviculaire (entre la clavicule et le sternum)

  • L’acromio-claviculaire (entre la clavicule et l’omoplate)

Ces quatre articulations doivent fonctionner en rythme et en coordination pour permettre à l’épaule de bouger sans douleur ni compensation.

La gléno-humérale : mobilité et stabilité

L’articulation gléno-humérale est celle qui permet la plus grande amplitude de mouvement.
L’humérus (os du bras) s’articule avec la cavité glénoïde de l’omoplate.

Quand l’humérus s’externalise (rotation externe), la scapula a tendance à s’internaliser.
À l’inverse, lorsque l’humérus s’internalise, la scapula s’externalise.

Ce jeu d’équilibre, appelé mouvement relatif, est fondamental pour éviter les conflits et les pincements à l’épaule.
Si cette coordination se perd, les muscles compensent, ce qui peut entraîner tensions, inflammation ou perte de mobilité.

La scapulo-thoracique : le lien avec la respiration

L’omoplate glisse sur la cage thoracique.
Son mouvement influence directement la forme et la dynamique du haut du dos et du thorax.

  • Quand la scapula s’internalise, elle s’éloigne légèrement des côtes, ce qui crée de l’expansion à l’arrière du thorax. Cette ouverture facilite la respiration dans le haut du dos.

  • Quand la scapula s’externalise, elle se rapproche du thorax et favorise plutôt l’expansion à l’avant de la cage thoracique, ce qui soulève légèrement le sternum.

Autrement dit, les côtes influencent directement la position de la scapula, et donc la mobilité de l’épaule.
Un thorax rigide ou une respiration bloquée peuvent limiter les mouvements de l’omoplate et créer une surcharge à l’épaule.

Les articulations sterno-claviculaire et acromio-claviculaire : les petites mais essentielles

Ces deux articulations jouent un rôle d’ajustement fin.
Elles relient la clavicule au sternum et à l’omoplate, assurant la transmission du mouvement du bras vers la cage thoracique.

Lorsqu’on élève le bras :

  • La clavicule s’élève, recule et tourne vers l’arrière.

  • L’acromio-claviculaire ajuste la position de la scapula pour maintenir la congruence du mouvement.

Même si ces mouvements sont subtils, toute raideur dans ces zones peut perturber la mécanique globale et limiter l’élévation du bras.

Le rythme scapulo-huméral : l’équilibre parfait

Pour chaque mouvement du bras, la scapula doit bouger dans un rapport précis avec l’humérus.
On appelle cela le rythme scapulo-huméral.

En général, pour 2 à 5 degrés de mouvement du bras, la scapula bouge d’environ 1 degré.
C’est ce qui maintient la congruence et la fluidité du geste.

Si la scapula ne suit pas le rythme, elle peut « décrocher » de la cage thoracique ce qu’on appelle souvent une omoplate ailée (winging).
Ce phénomène est souvent lié à un manque de mobilité thoracique, une respiration inefficace ou une fatigue musculaire profonde.

L’importance de la respiration dans la mobilité de l’épaule

Souvent négligée, la respiration joue un rôle central.
Une bonne expansion thoracique permet aux omoplates de glisser librement sur les côtes.

À l’inverse, un thorax rigide ou un diaphragme trop tendu empêche ces micro-ajustements.
Résultat : les muscles de l’épaule travaillent en excès pour compenser, ce qui peut mener à de la douleur, une inflammation ou une perte de performance.

En résumé

Une épaule fonctionnelle dépend de beaucoup plus que de la force des muscles du bras.
Elle repose sur :

  • une coordination fine entre les articulations,

  • une mobilité thoracique adéquate,

  • et une respiration fluide et complète.

Comprendre cette relation entre le bras, la scapula et la cage thoracique permet de mieux prévenir les douleurs, d’améliorer la posture et d’optimiser la performance, que ce soit au gym, au travail ou dans la vie quotidienne.

Pour prendre rendez-vous, c’est ici : www.kinesiologuemasso.com/rendez-vous

Précédent
Précédent

Optimiser la mobilité et la santé du bas du corps pour prévenir les douleurs

Suivant
Suivant

Pourquoi ta mobilité ne s’améliore pas (et comment y remédier)