Pourquoi vous avez des douleurs ?

En l’absence de traumatisme ou de pathologie, près de 90 % des problèmes de mobilité et des douleurs courantes que nous ressentons au quotidien sont causés par une seule chose. Le problème, c’est que la plupart des gens ignorent ce que c’est. Et si on ne sait pas ce qui cause nos inconforts, il est difficile de les améliorer.

Dans ce texte, je vais vous expliquer quelle est cette cause principale et surtout, comment la résoudre pour que vous puissiez mieux bouger et vous sentir mieux.

Pourquoi notre corps devient-il raide ?

Faites un petit test rapide : bougez simplement votre poignet, main ouverte, de manière douce et lente. Vous constaterez que le mouvement se fait sans résistance.
Maintenant, serrez le poing aussi fort que possible et refaites le même mouvement. Que remarquez-vous ?
Il y a moins d’amplitude, plus de bruit articulaire et moins de confort.

Pourquoi ?
En augmentant la tension musculaire, vous réduisez l’espace disponible dans l’articulation du poignet.
Quand il y a moins d’espace, la charge s’applique sur une zone plus restreinte.

C’est comme la différence entre s’allonger sur un lit de clous et un seul clou :

  • Sur un lit de clous, la pression est répartie, donc le contact est supportable.

  • Sur un seul clou, la pression est concentrée et devient douloureuse.

Ainsi, une tension musculaire excessive réduit la mobilité, ce qui entraîne :

  • des limitations de mouvement,

  • des douleurs localisées,

  • une incapacité à décharger certaines zones du corps par manque d’alternatives de mouvement.

Pourquoi le corps agit-il ainsi ?

Ce n’est pas parce que vos muscles vous veulent du mal !
C’est parce que le corps cherche toujours à économiser de l’énergie.

Moins il y a de mouvement, plus le corps est efficace.
Imaginez faire du vélo en ligne droite (point A à B) : c’est plus direct, plus rapide, plus économe.
Mais si vous passez par les points Z, Q et X avant d’arriver au point B, c’est plus long et coûteux.

Donc, à long terme, réduire l’amplitude de mouvement est une adaptation utile, mais cela a un coût :
on concentre les charges sur des zones précises, ce qui entraîne douleurs et inconforts.

La solution en 3 étapes

Pour retrouver de la mobilité et éviter les surcharges localisées, il faut :

  1. Réduire la tension musculaire globale

  2. Augmenter la mobilité dans certaines zones clés

  3. Optimiser l’efficacité du mouvement avec plus d’espace disponible

Étape 1 : Réduire la tension musculaire

Pour comprendre l’impact de la contraction musculaire, imaginez une balle anti-stress :

  • Si je presse un côté, cela déplace les fluides à l’intérieur vers un autre.

  • Dans le corps, quand je contracte un muscle (ex. : biceps), cela déplace le liquide synovial (dans l’articulation) vers l’arrière du coude pour permettre le mouvement.

Mais nos tissus ont toujours un peu de tension, sinon nous ne tiendrions pas debout.
Chez certaines personnes, certaines zones sont chroniquement trop contractées, ce qui bloque le déplacement du liquide articulaire et réduit l’espace de mouvement.

La clé, c’est donc :

  • de diminuer la tension là où c’est trop serré,

  • et de contracter les muscles là où il y a peu d’activité.

Si une personne est tendue partout, il faut d’abord trouver une position de relâchement global.

Quelles positions et stratégies adopter ?

On cherche des positions qui permettent un maximum d’espace articulaire et un minimum de tension.

La position allongée sur le côté

Des études (comme celle de Takashima et al.) montrent que cette position :

  • réduit la largeur de la cage thoracique (latéralement),

  • mais augmente sa profondeur (d’avant en arrière), ce qui favorise le mouvement et la détente des tensions à l’avant et à l’arrière du tronc.

Mouvements lents

Les mouvements lents génèrent moins de tension que les mouvements rapides.
C’est donc préférable pour relâcher les muscles et restaurer l’espace articulaire.

Respiration nasale calme

Respirer lentement par le nez, sans bruit, active peu de muscles.
C’est une technique passive qui :

  • permet l’expansion de la cage thoracique dans toutes les directions,

  • mobilise aussi le cou, l’abdomen et le diaphragme,

  • et favorise un relâchement général.

Exemple d’exercice : roulé latéral doux

Matériel :

  • un rouleau en mousse,

  • un coussin.

Instructions :

  1. Allongez-vous sur le côté, cuisse supérieure posée sur le rouleau.

  2. Placez votre main supérieure sur votre poitrine.

  3. Gardez la bouche fermée et respirez calmement par le nez, sans bruit.

  4. Imaginez une ligne droite allant du nez au torse jusqu’à la fermeture éclair du pantalon.

  5. Suivez cette ligne en roulant lentement vers le sol, de manière fluide.

    Étape 2 : Augmenter la mobilité dans certaines zones clés

    Maintenant que la tension musculaire globale est réduite, l’objectif est de rétablir le mouvement là où il est le plus utile.

    Pourquoi ?
    Parce que tout le corps ne doit pas bouger de la même façon.
    Certaines articulations sont faites pour être mobiles, d’autres pour être stables. Si les zones censées être mobiles ne le sont plus, d’autres parties vont compenser, souvent de manière inefficace et douloureuse.

    Les zones clés à cibler

    1. La cage thoracique

      1. Doit pouvoir s’ouvrir et se fermer dans toutes les directions (avant, arrière, côtés).

        Essentielle pour la respiration, la posture et les mouvements du haut du corps.

      Le bassin

      1. Doit pouvoir basculer vers l’avant, l’arrière et légèrement pivoter.

        Une bonne mobilité pelvienne permet de mieux absorber les forces et de soutenir la colonne vertébrale.

      Les hanches

      1. Très sollicitées pour marcher, courir, s’accroupir.

        Un manque de rotation ou de flexion peut causer des douleurs lombaires ou aux genoux.

    Le lien entre mobilité et respiration

    Quand ces zones ne bougent pas bien, on respire moins efficacement.
    Et quand on respire moins bien, on crée de la tension… ce qui réduit encore plus la mobilité.
    C’est un cercle vicieux.
    Inversement, mobiliser la cage thoracique et le bassin en lien avec la respiration crée un cercle vertueux :
    on bouge mieux → on respire mieux → on se détend → on bouge encore mieux.

Étape 3 : Renforcer la stabilité et l’alignement

Maintenant que les zones clés ont retrouvé de la mobilité (étape 2), on peut ancrer ces nouveaux mouvements dans le système nerveux.
Le corps a besoin de stabilité active : savoir contrôler un mouvement, et pas juste le faire passivement.

Stabilité ≠ Raideur

Être stable ne veut pas dire être figé.
C’est plutôt la capacité à garder un bon alignement pendant un mouvement.
Exemple : marcher, courir, soulever un sac ou se pencher sans que le dos ou le bassin ne s’effondrent.

Ce qu’on veut renforcer ici

  1. La stabilité du tronc (core)

    • Pas avec des planches interminables.

    • Mais avec des exercices où on doit résister à une perturbation (ex. : poids d’un côté, instabilité…).

  2. La stabilité du bassin et des hanches

    • Permet de transmettre la force du bas vers le haut (et inversement) sans fuite d’énergie.

    • Important pour protéger les lombaires et les genoux.

  3. L’alignement fonctionnel

    • Apprendre au corps à se positionner efficacement dans les mouvements de tous les jours.

    • Ce n’est pas une posture rigide, mais une capacité à bien s’organiser en mouvement.

Lien avec les étapes précédentes

  • On a relâché les tensions (étape 1)

  • Retrouvé de la mobilité dans les bonnes zones (étape 2)

  • Maintenant, on stabilise ces zones pour qu’elles travaillent bien ensemble, sans compensation ni douleur.

En résumé

Un corps mobile sans stabilité, c’est comme une maison sans fondation.
Cette étape permet de solidifier les bases : mieux bouger, mieux respirer, mieux s’aligner… sans douleur.

Ce n’est pas une question d’être "fort" au sens classique, mais d’être maître de son mouvement, même dans les imprévus.

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