Faut-il vraiment corriger ta technique de course pour courir plus vite (ou mieux) ?
Quand un coureur me demande :
« Est-ce que je devrais changer ma façon de courir ? »,
ma réponse est presque toujours la même :
👉 Pas consciemment.
On a souvent l’intuition que pour courir mieux, il faudrait « corriger » notre technique. Mais la vérité, c’est que ton corps n’est pas bête. Il a choisi un patron de course (ta démarche, ton style, ton cycle) qui lui coûte le moins d’énergie possible… avec les moyens qu’il a.
Et forcer un changement sans changer les moyens… c’est souvent pire.
Ton corps a appris à courir tout seul
Depuis l’enfance, ton système nerveux a expérimenté des milliers de variations pour trouver le patron de marche et de course le plus efficace selon ta structure, ta souplesse, ta force et tes anciennes blessures.
Tu ne t’en es même pas rendu compte.
Ce processus peut prendre jusqu’à 10 ans pour arriver à maturité (Scott, 1981). Ce n’est pas quelque chose qu’on « corrige » avec un conseil en 15 minutes.
Et surtout :
👉 si tu forces une rotation de hanche que tu n’as pas…
👉 si tu tentes une foulée plus longue sans avoir la mobilité requise…
👉 ou si tu modifies ta posture sans adresse respiratoire ou pelvienne…
…tu risques de consommer plus d’énergie, compresser ailleurs et te blesser.
La solution ? Pas forcer, mais libérer.
Il ne s’agit pas de corriger. Il s’agit de débloquer ton corps pour qu’il trouve lui-même un meilleur patron de course.
Et ça, ça commence par la mobilité du bassin et la rotation interne de la hanche, surtout en phase d’appui au sol (ce qu’on appelle mid-stance en biomécanique).
Si ton fémur ne peut pas tourner vers l’intérieur à ce moment-là, ton corps va compenser ailleurs :
ton genou peut s’effondrer vers l’intérieur
ton pied peut sur-proner
ton tronc peut sur-rotater
Et ce ne sont que des exemples.
Une approche plus intelligente
Au lieu de corriger de force la course, on peut créer un environnement qui permet au corps de changer son patron moteur de façon implicite.
Tu ne changes pas consciemment ta course, ton corps le fait de lui-même quand tu lui donnes les bons repères.
Voici des principes essentiels que j’utilise avec mes coureurs :
Appuis solides au talon et au médio-pied (pas sur les orteils).
Le bassin doit pouvoir passer au-dessus du fémur en phase d’appui.
Respirer lentement par le nez, pour calmer le système nerveux et lui permettre d’intégrer une nouvelle coordination.
Exemple simple d’exercice correctif
Un exercice de respiration avec appui au mur et rétroversion du bassin peut :
associer appui solide + stabilité pelvienne + reconnexion musculaire
détendre le système nerveux et favoriser un apprentissage durable
créer un effet domino qui améliore le patron de course sans y penser
Mais ça doit être fait avec régularité. 5 fois 30 secondes par jour est un bon point de départ.
Et si je cours déjà vite ?
Bonne nouvelle : si tu es performant, sans douleur, et que ton patron de course est un peu atypique…
➡️ Ne change rien.
Certains des meilleurs coureurs du monde ont une technique de course « imparfaite ».
Mais elle fonctionne pour eux. Et c’est tout ce qui compte.
En résumé
✔️ Ton corps choisit la course la plus écoénergétique selon ses capacités actuelles
✔️ Corriger consciemment ta technique peut faire plus de mal que de bien
✔️ Le bon chemin, c’est de libérer les amplitudes manquantes et de laisser ton corps s’adapter
✔️ La respiration, les appuis et la mobilité pelvienne sont les points de départ
Tu veux courir mieux, plus longtemps, sans te blesser ?
👉 prends rendez-vous pour qu’on regarde ça ensemble.
Je t’aide à optimiser ta course en respectant ton corps et ta réalité.